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JOHAN ASHERTON - High Lonesomes


LP / BigBang31 / 2011

C’est aux côtés du multi-instrumentiste Stéphane Dambry que Johan Asherton a enregistré ces "High Lonesomes" dans un petit coin de Normandie durant l’hiver 2009-2010 et c’est en invitant Sarah Smith au violon, Eléonore Chomant aux voix ou encore Laurent Pardo à la basse et au violoncelle qu’il s’est mis à revisiter de fort belle manière des morceaux créés par Townes Van Zandt, Tim Hardin, Jackson Browne ou encore Gram Parsons, s’efforçant d’en garder l’essentiel mais leur apportant en parallèle sa propre intonation et sa propre couleur musicale pour en faire des versions qui ne tombent jamais dans la bête copie carbone. On se délecte ainsi d’un lot de folk songs qui nous emmènent de "Lady Game From Baltimore" jusqu’à "I Needed You" et de "Blues Run The Game" jusqu’à "Gypsy Rider" avec une régularité de ton impressionnante et c’est sur fond de grande œuvre que Johan Asherton signe là un retour en grande forme avec un album parmi les plus luxueux et les plus captivants de cette fin d’automne. Des arrangements pointus, un son à la fois pur et travaillé, un jeu qui mise plus sur la spontanéité que sur la simple technique et une voix qui vous retourne instantanément pour mieux vous transporter du côté des plaines sableuses de l’Ouest américain avec toutes les images que cela peut évoquer, rien ne manque à un ouvrage comme seuls les très grands artistes sont capables d’en faire. C’est l’essence même du folk qui coule dans les veines de Johan Asherton et ça s’entend à chaque instant !
Face A
1.Theme For An Imaginary Western
2.Troubadour Song
3.Lady Came From Baltimore
4.Fair And Tender Ladies
5.If I Needed You
Face B
2.Abandoned Love
2.A Song For You
2.Blues Run The Game
2.These Days
2.Gyspy Rider
2.My Rifle, My Poney And Me
Chanteur Anglophone dans un pays où, culturellement, ce n’est pas loin d’être considéré haute trahison, Johan Asherton est depuis longtemps confiné à la pénombre médiatique. Situation aussi désolante qu’injuste au regard d’une carrière sans taches, jalonnée d’œuvres fortes dont ce formidable ‘High Lonesomes’ est le dernier exemple. Et si nous ne sommes pas certain que cela suffise à changer la donne, il n’en reste pas moins évident que ces onze titres peuvent immédiatement séduire n’importe qui doté d’une paire d’oreilles placées au bon endroit. Où, après plus d’une quinzaine d’albums sous son enseigne, saluant là les songwriters l’ayant inspiré, il a choisi de rendre hommage à quelques uns de ses artistes de chevet. Dylan, Tim Hardin, Gram Parsons, Townes Van Zandt, Gene Clark et une poignée d’autres sont ainsi revisités. Le tout d’une belle voix grave, chaude et profonde, bien au-delà de l’exercice de style ou la plate imitation. Ces morceaux, Johan Asherton les apprivoisent, les fait sien, tous redessinés d’un contour où le dépouillé instrumental n’exclut jamais la subtilité d’arrangements à minima. Alors, les sources ont beau être diverses, il s’en dégage une unité de ton courant d’un bout à l’autre. Jusqu’au final dédié à ‘My rifle, my poney and me’, la très hollywoodienne chanson de cow-boy qu’entonnaient Dean Martin et Ricky Nelson dans une célèbre scène de Rio Bravo. Qui aurait pu détonner en d’autres circonstances pour seulement s’entendre ici comme point final ad hoc d’un album en tout point exemplaire.
Alain Feydri

Prolongement vinyle d’un album déjà ancien de plusieurs mois. Dont la vue seule de l’immensément bucolique pochette suffirait à donner raison à ce format ! De manière sans doute inattendue, le disque s’ouvre sur ‘‘Theme From An Imaginary Western’’, extrait du premier LP solo de Jack Bruce, cosigné Pete Brown – le tandem du meilleur de Cream – pour se refermer sur ‘‘My Rifle, My Poney & Me’’, merveilleuse chansonnette de cow-boys hollywoodiens entonnée par Dean martin et Ricky Nelson au cours de Rio Bravo, western célèbre n’ayant, lui, rien d’imaginaire. Manière, sans doute, pour Johan Asherton, de prendre ses aises avec un postulat de départ – l’hommage en forme de reprises – n’autorisant pas toujours autant de légèreté. De fait, entre ces deux titres, on reste en territoire plus convenu, l’ancien Froggies chassant chez Gram Parsons, Tim Hardin, Gene Clark (l’immortel ‘‘Gypsy Rider’’), Townes Van Zandt, David Blue ou Jackson Browne. Et même à l’enseigne Bobby Dylan, le temps d’un éclatant ‘‘Abandoned Love’’, outtake de Desire devenue l’un des joyaux des Bootlegs Series. Mais, oubliant l’auteur, la grande gageure d’Asherton est de s’être d’abord mis au service du morceau. Sa belle voix grave – qui, à comparaison, sur ‘‘A Song for You’’, ferait passer le fantôme du Joshua Tree pour un simple castrat – et l’épuré des arrangements donnant à l’ensemble une couleur unique. Dont, pour peu que vous n’ayez pas un cœur de pierre, la prégnante mélancolie ne vous lâchera plus. Du folk de première. Tout particulièrement recommandé à ceux qui n’en écoutent guère !
Dig It # 54

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